Histoire de l'Ouzbékistan

Si vous souhaitez sortir des sentiers battus lors de votre prochain voyage, pourquoi ne pas découvrir l’Asie centrale ? Cette région du monde a tout ce qu’il faut pour séduire même les plus exigeants. Parmi les pays incontournables, l’Ouzbékistan est une destination unique. L'histoire a marqué de son empreinte le territoire et on peut en découvrir les traces lors de son séjour.

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Un pays ancien

À travers son histoire, le pays Ouzbèk s’est forgé une personnalité unique. Contrairement aux autres états d’Asie centrale, le territoire a été très tôt occupé par des populations sédentaires.

On trouve des traces d’occupation avant le VIème siècle av. JC. Les Achéménides mettent en avant le commerce et construisent des villes à travers le territoire. Cyrus le Grand est le véritable fondateur de l’empire.

Deux siècles plus tard, Alexandre le Grand pénètre dans le pays et épouse la fille d’un chef de tribu locale des montagnes – les Sogdiens. Il participe ainsi à l’ouverture de l’empire sur le monde.

Durant plusieurs siècles, le pays s’organise pour commercer avec ses voisins. La mythique route de la Soie se met en place. Lorsqu’au VIème de notre ère, le pays est envahi par les Turcs occidentaux, ils trouvent un territoire bien organisé et puissant. Ils s’y installent et adoptent les coutumes locales.

De nouveaux conquérants tentent de soumettre le pays au VIIIème siècle: les Arabes. La religion musulmane est alors introduite comme l’alphabet. Mais même s’ils sont puissants, ils ne réussissent pas à dominer la totalité de l’empire car le secteur est trop vaste. Le pays reste néanmoins un état important et réintègre les terres de la Perse dès le IXème siècle.

Sous la dynastie des Samanides, la capitale Boukhara va devenir un centre majeur dans les domaines intellectuels, religieux et commerciaux. Pendant plus d’un siècle, le pays connaît la tranquillité.

Mais au XIème siècles, une nouvelle invasion est subie. Les Ghaznévides s’installent au Sud. Peu après les Khwârazm-Shahs prennent place autour de Kounia-Ourguentch.

Au XIIIème siècle, c’est Gengis Khan qui dévaste le territoire. Il est suivi par le puissant Tamerlan qui associe cruauté et amour des arts. Celui-ci va succomber aux charmes de Samarcande et transforme la ville en capitale.

L’arrivée des Ouzbeks

Le pays se nomme ainsi en l’honneur d’une tribu majeure: les Ouzbeks. Un des petits-fils de Gengis Khan - Chaïban - hérite un territoire proche qui correspond actuellement au Nord du Kazakhstan. Ses envies d’expansion le mènent à pénétrer dans l’empire. Il fonde la dynastie des Chaïbanides. Un de ses descendants, Özbek Khan, règne sur le pays de 1313 à 1341. Les tribus locales commencent à se désigner sous ce nom dès la fin du XIVème siècle.

Au XVème siècle, ils vont s’associer à des tribus turques et se déplacent vers le Sud. Ils s’emparent de Syr-Daria puis des anciens territoires Timourides. Leur avancée est importante et dès le début du XVIème siècle, ils occupent les terres au-delà de l’Oxus ou Transoxiane. Là où ils s’installent, ils améliorent les conditions de vie des habitants, construisent des monuments, renforcent les activités commerciales.

Le pays connaît alors une certaine puissance mais va au fil du temps décliné. Il est vrai qu’il a été divisé en plusieurs territoires régis par trois tribus qui passent leur temps à se quereller: Khiva, Boukhara et Kokand.

Le pays s’affaiblit et va tenter de s’associer à leur puissant voisin la Russie dès la fin du XVIIIème siècle. Le Khan de Khiva devient le vassal de Pierre le Grand qui va participer avec ses armées pour freiner les maraudes turkmènes et kazakhes. Cette «association» met en lumière l’Asie Centrale qui suscite un grand intérêt de la part des Russes.

Toutefois, le Khan se lasse de cette relation et va massacrer plus de 4000 soldats russes en 1717. Les relations restent instables entre les deux pays. Les Russes font de nombreuses incursions sur les terres Ouzbèkes. En 1801, le tsar Paul Ier envoie un escadron de 22000 cosaques vers l’Inde pour lutter contre l’expansion britannique. Les soldats traversent le territoire. Mais ils doivent faire demi-tour, le tsar ayant été assassiné. Une nouvelle tentative se déroule 1839 sous l’égide de Nicolas Ier.

Le pays Ouzbek va alors jouer un rôle majeur. Situé sur la route qui mène en Inde, il est incontournable. C’est pourquoi les Britanniques envoient secrètement un représentant à Khiva. James Abbott entre dans le pays et va négocier un accord afin de libérer les esclaves russes – le territoire est une importante plateforme de vente d’esclaves – en échange de l’arrêt des incursions militaires.

Les Ouzbeks acceptent. Abott peut ainsi partir vers Saint-Pétersbourg. Mais il ne donne plus de nouvelles et les Britanniques s’inquiètent. Ils envoient un représentant à Khiva.Richmond Shakespear qui parvient à négocier la libération des esclaves russes, cette fois-ci sans contrepartie. Ces démêlés laissent un goût amer aux Russes qui décident de se venger et attaquent le territoire 25 ans plus tard. Samarcande, Khiva et Boukhara sont prises d’assaut.

Les temps modernes

L’histoire de l’Ouzbékistan se poursuit sous l’ère soviétique. En 1918, les Bolchéviks entrent sur le territoire et rencontrent une hostilité importante sur place. Ils réitèrent leurs actions deux ans plus tard et vont en profiter pour mettre la main sur Khiva et Boukhara qu’ils nomment Républiques Populaires. En 1924, ils manipulent le territoire selon leurs envies. Ils retirent la partie correspondant au Tadjikistan, ajoutent le Karakalpakistan, retirent des steppes par ci, en ajoutent par là.

Le quotidien des habitants est aussi chamboulé. Les paysans doivent travailler dans des collectivités et cultiver le coton. Des purges ont régulièrement lieu et les personnages importants sont tués. Mais le peuple ne bouge pas.

En 1989, toutefois, un parti politique indépendant - Birlik (Unité) - voit le jour. Il prône la langue Ouzbèke et refuse la monoculture du coton. Les Soviétiques ne reconnaissent pas ce parti. Une tentative de coup d’état a alors lieu en 1991 et le pays parvient à obtenir son indépendance. Les premières élections présidentielles libres ont lieu en décembre et Karimov – qui proclama l’indépendance quelques mois plus tôt - prend la tête du pays.

Même si le pays semble plus indépendant, Karimov a une mainmise importante dans tous les domaines. De nombreux attentats ont marqué Tachkent au début de l’année 1999. Une répression particulièrement violente a alors lieu.

Une deuxième élection présidentielle se tient en 2000. Karimov remporte de nouveau celle-ci avec 92% des voix, résultat dénoncé par les observateurs internationaux. Mais les attentats du 11 septembre vont faire oublier le pays qui va offrir son aide pour lutter contre l’Afghanistan. Il devient un partenaire des États-Unis dans la lutte contre le terrorisme.

Quatre ans plus tard, on assiste à une nouvelle élection législative. Le parti de Karimov écrase la concurrence. Même si les résultats ne sont pas contestés par la communauté internationale, le peuple n’est pas satisfait. Des manifestations envahissent régulièrement les rues des grandes villes. Le gouvernement décide de réagir et le 13 mai 2005, des centaines de manifestants sont massacrés à Andijan. Le pays refuse l’intervention des États-Unis et de la communauté européenne. Les aides reçues de ceux-ci sont alors stoppées

En 2007, Karimov est réélu. Un an plus tard, les sanctions européennes sont allégées. En 2016, Karimov meurt et est remplacé par son Premier ministre Shavkat Mirziyoyev. Commence alors une période de liberté. Le pays s’ouvre au monde et facilite l’obtention de visas pour les visiteurs curieux.

Voyager à travers l’histoire de l'Ouzbékistan lors de son séjour

Si vous souhaitez en savoir plus sur cette riche histoire, le pays vous offre de nombreux témoignages. Vous pourrez suivre la mythique Route de la Soie qui sillonne à travers le pays ou visiter uniquement les villes. Si vous avez peu de temps sur place, commencez ainsi par les villes historiques. Khiva, Boukhara ou Samarcande sont des étapes à privilégier.

Khiva a été classée au patrimoine de l’UNESCO pour ses nombreux monuments. La vieille forteresse, la tour Ak Cheikh Bobo ou encore les écoles islamiques de Mohammed Rahim Khan et islam Khodja fascinent. La mosquée Djouma offre un témoignage unique de la puissance de la ville par le passé.

Boukhara vous séduira avec son ambiance unique et ses monuments grandioses. La décoration exceptionnelle de la mosquée Bala Khaouz, le mausolée des Samanides ou encore la nécropole de Tchor Bakr sont quelques exemples de ce qu’il faut voir sur place.

Samarcande est connue à travers le monde pour sa sublime place du Registan. Ses superbes madrasas turquoise témoignent de la puissance passée de la ville. La coupole bleue de la mosquée coupe le souffle. Le mausolée Shah i Zinda abrite quelques membres de la famille de Tamerlan. Lui-même repose dans le mausolée Gour Emir. Vous pourrez aussi compléter votre découverte historique en explorant l’observatoire astronomique d’Ulugh Begh, un scientifique du XVème siècle.

Vous avez encore la possibilité de découvrir des aspects moins connus en regagnant Termez, une cité Bouddhiste à la frontière avec l’Afghanistan.

Autre lieu à découvrir pour en apprendre plus sur l’histoire du pays: les forteresses du désert. Le décor naturel est à lui seul exceptionnel. Puis découvrez Toprak et Ayaz Kala. Ces témoignages datent des IIIème et IVème siècles. Vous pénétrez alors dans un univers unique fait de sable et de pierre.

Autre immersion dans le passé,Chakr-i-Sabz vous présente des monuments magnifiques comme le palais blanc de l’Ak Saray. L’or et le turquoise dominent et éblouissent le visiteur.

Qui dit histoire riche, dit nombreux témoignages à visiter et le pays Ouzbek ne déroge pas à la règle. Depuis des siècles, le territoire s’est construit une personnalité unique. Les épisodes historiques qui ont marqué le pays et dressé des monuments sans égal en ont fait un lieu idéal pour tous ceux qui aiment l’histoire, l'art, mais aussi les passionnés de la faune et de la flore qui pavent les paysages exceptionnels de l'Ouzbékistan.

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