2024 : voyage chez l’habitant et patrimoine vivant
Papoter avec des producteurs de dattes en Haute-Égypte. Partager un repas avec une famille d’éleveurs au Népal. Dormir dans une estancia, un ranch argentin, comme un véritable gaucho. À l’aube, s’essouffler aux côtés des pèlerins de tous âges pour atteindre le sommet de l’Adam’s Peak. Un voyage chez l’habitant peut adopter des formes variées. Le point commun ? La promesse de vacances responsables, qui garantissent des moments de rires et d’émerveillement. Mais aussi des rencontres authentiques, pour un voyage éthique et une immersion culturelle dont on se souviendra longtemps…
Voyage chez l’habitant : concept et organisation
Rencontrer les populations locales
Découvrir une destination, c’est aussi partir à la rencontre de ses habitants et comprendre leur mode de vie et leurs habitudes. Au-delà du tourisme classique, il s’agit là d’une occasion idéale pour dépasser les clichés et les disparités. Le voyageur adopte alors une posture curieuse, mais aussi respectueuse. Un voyage chez l’habitant peut se traduire par un repas, par exemple, ou bien une nuit chez une famille locale. Mais il existe de nombreuses possibilités pour se plonger dans le quotidien des populations.
Flâner dans les marchés de fruits et légumes ou dans les quartiers populaires permet d’assister à des saynètes du quotidien. Assister à un rituel religieux, une messe ou un pèlerinage est également un temps fort du voyage. Conseils et recommandations de nos nouveaux amis évitent de commettre des impairs. Cela comprend aussi assister à un match de football universitaire au fin fond des États-Unis ou s’égosiller dans un karaoké philippin ! Puis, à la campagne, on participe aux activités de la ferme ou du verger, avant de mettre la main à la pâte en suivant les indications prodiguées en cuisine. Autrement, la rencontre peut se réaliser en suivant un atelier auprès d’un artiste : apprendre, avec ses enfants, à fabriquer un cerf-volant à Bali, ou bien suivre des cours de salsa à Cuba…
Un voyage chez l’habitant comporte donc de nombreux avantages. Le dépaysement est total, et le voyage prend une autre dimension, plus sincère.
Dormir chez l’habitant
Les chaînes d’hôtels internationales et standardisées ? Très peu pour nous ! Si le concept du couchsurfing a fait longtemps fureur auprès des routards, une autre possibilité est de se rapprocher d’un tour-opérateur pour s’assurer tout de même d’avoir un vrai lit… Loger chez l’habitant offre une occasion unique, celle de se mettre au diapason du rythme d’une famille locale. Et ce, depuis l’organisation du dîner jusqu’au départ à l’école des enfants le lendemain matin. Celles qui accueillent les voyageurs reçoivent une compensation financière et se font généralement un plaisir d’échanger avec leurs invités. Le confort est au rendez-vous, l’intimité préservée, et l’accueil plus chaleureux qu’ailleurs. Plus qu’une nuit de sommeil, c’est toute une expérience.
L’immersion est complète ! Elle permet, selon Attila, de “discuter librement” avec ses hôtes sous un même toit plutôt que de rester en surface dans des échanges régis par la relation commerçant/touriste. Béatrice, suite à un voyage au Pérou, confirme. Un séjour chez l’habitant “permet de mieux appréhender le pays”, par cette somme de petits riens qui tissent une toile de traditions. De son côté, Véronique reste ébahie par “la gentillesse de l’hôte” au Japon. En dépit de l’écart culturel, ou peut-être à cause de lui, la conversation fut des plus passionnantes. Pierre-Yves conclut en affirmant que “les journées passées en immersion [lui] ont apporté de très beaux échanges”. Son voyage en Tanzanie s’est ainsi transformé en “l’aventure d’une vie qui a permis de forger une magnifique cohésion familiale”.
10 idées pour un voyage chez l’habitant
Vous ne parlez pas la même langue ? Qu’importe : on parvient toujours à se faire comprendre avec quelques rudiments d’anglais ou de français. Éclats de rire, mimiques et langage corporel font le reste ! Quelques photos de famille permettent de briser la glace. Se munir d’un guide de conversation et essayer de prononcer quelques mots dans l’idiome locale sera forcément apprécié. Il convient de garder à l’esprit que la culture locale peut être très différente de la sienne. Par conséquent, de ne pas s’offusquer de questions qui paraîtraient intrusives ou incongrues dans un autre contexte. Tolérance et ouverture d’esprit sont ici les maîtres mots ! Le mode d’emploi de la nuit chez l’habitant est disponible sur ce blog.
Mongolie : la vie quotidienne des nomades
La Mongolie est connue pour sa culture nomade. Les Mongols ont une longue histoire de pastoralisme et élèvent chevaux, chameaux ou moutons pour leur subsistance. L’élevage est au cœur du mode de vie nomade en Mongolie. Dès lors, les paysans mongols invitent les voyageurs curieux à participer à diverses activités. La garde des troupeaux, la tonte des chèvres, la traite des yaks, la confection de produits laitiers ou le montage de leur yourte… Il est également possible, parfois, de consulter un chaman. Ces intermédiaires entre les êtres humains et le monde invisible sont en effet encore très présents et jouent un rôle fondamental dans la vie spirituelle mongole.
Kenya : dans la peau d’un guerrier Masai
Un voyage à la rencontre des Masai est une expérience fascinante et culturellement enrichissante. Ethnie semi-nomade d’éleveurs de bétail, les Masai vivent entre le Kenya et la Tanzanie. Ils ne représentent plus que 2% de la population kényane, mais se battent farouchement pour conserver leur mode de vie ancestral. En se rendant sur leur territoire, on peut faire halte dans l’un des villages le long du chemin pour interagir avec les habitants qui vivent avec leur bétail et suivent des rites précis. Leur danse traditionnelle, par exemple, est particulièrement impressionnante. En effet, elle relève davantage d’une compétition : à qui sautera le plus haut parmi les fiers guerriers… Les plus courageux goûteront le mélange de lait et de sang de bovin, prélevé sans tuer la bête.
Guatemala : rencontre avec une famille Quiché
Le peuple Quiché apparut en Amérique centrale alors que la civilisation maya, dont ils descendent directement, était en plein déclin. Ils habitent aujourd’hui au cœur de collines verdoyantes, auxquelles on accède au terme de chemins sinueux. Impossible de s’ennuyer ici ! Lors d’un déjeuner traditionnel composé de tortillas et de haricots, la famille qui accueille les voyageurs partage une foultitude d’histoires. Vie quotidienne, traditions, croyances… Aucun tabou lors de ce voyage chez l’habitant ! La maison et le village sont décorés d’objets artisanaux. C’est donc l’occasion d’apprendre directement des compétences transmises de génération en génération. On s’essaie au tissage ou à la poterie, tandis que les plus jeunes s’initient aux jeux locaux. Tout cela dans une atmosphère détendue et ludique, qui laisse les visiteurs libres de leurs activités !
Vietnam : chez les ethnies du Nord Tonkin
Un trek de plusieurs jours dans les montagnes du Nord Tonkin est une source d’émerveillement. Après une journée à travers les spectaculaires rizières en terrasse et les lacs sertis de montagnes, on fait escale, la nuit, dans des villages que nulle route ne dessert. Les maisons sur pilotis, tout en bambou et en chaume, se composent de deux parties. À l’étage, on dort sur des nattes dans un confort sommaire, tandis que le rez-de-chaussée est réservé aux animaux de la ferme. Ces villages sont habités par les minorités Hmong, Dao et Thai. Ceux-ci se rassemblent lors de marchés hebdomadaires, dans un tourbillon de coiffes et de costumes traditionnels qui sont de véritables œuvres d’art toujours portées aujourd’hui.
Polynésie : immersion dans la culture des Marquises
Un voyage aux Marquises, aux confins de la Polynésie, offre de nombreuses opportunités de rencontres avec les populations locales. Lors d’une halte dans une ferme, on goûte de savoureux produits locaux tout en essayant de comprendre les problématiques liées à l’agriculture. Les marchés sont idéaux pour essayer les spécialités locales : poulet fafa, mahi mahi, tataki de thon rouge, chips de taro et autres trésors. Enfin, dans les pensions de famille qui accueillent les voyageurs (en français !), on refait le monde lors de longues soirées d’été. Enseignement, pratique de la religion, économie locale, politique, et tout ce qui régit la vie sur cet archipel si particulier est passé au crible ! La Polynésie chez l’habitant présent une facette inattendue de cet archipel paradisiaque.
Majorque : en compagnie des pêcheurs de gambas
L’objectif du jour consiste à pêcher des gambas au filet, offrant ainsi un complément de revenu aux pêcheurs. Comme un résident local, on commence la journée tôt en rejoignant le bateau familial et son équipage. Après avoir levé l’ancre aux environs de 5 heures du matin depuis le port d’Andratx, la navigation commence. Les pêcheurs qui connaissent leur activité et leur île par cœur se font un plaisir d’en divulguer les secrets ! Entre apprentissage de la pêche, observation des dauphins et dégustation d’un repas constitué de pain traditionnel et d’huile d’olive locale (un délice) avec les marins, cette expérience laisse un souvenir durable.
Bornéo : une nuit dans une longhouse Iban
Le voyage débute par une arrivée dans une communauté Iban, située au cœur de Bornéo, sur les rives du lac Batang Ai. Les Iban, connus pour leur hospitalité légendaire, accueillent chaleureusement les rares touristes qui osent braver la jungle. Leur hébergement, une longhouse, est une maison communale. Son architecture traditionnelle, élevée sur pilotis, est faite de bois et de murs en bambou et des toits de feuilles de palmier. Les chambres individuelles sont séparées par des cloisons, mais le reste de la longhouse est un espace commun où les habitants se réunissent. La cérémonie de bienvenue peut commencer – avec un verre d’alcool de riz offert par le chef de la tribu ! La soirée se poursuit autour d’un feu de camp. Là, les habitants partagent des histoires, des chansons et des danses traditionnelles. C’est l’occasion de créer des liens avec la communauté, très réceptive, et de découvrir la richesse de la culture Iban.
Bahamas : mise en relation avec des locaux engagés
Un voyage chez l’habitant ne s’improvise pas toujours. Il repose parfois sur la stratégie touristique d’une destination ! Voilà pourquoi les Bahamas ont lancé un programme d’échange culturel nommé « People-to-People ». Le but ? Encourager les visiteurs étrangers à entrer en contact avec la population locale et à vivre une expérience culturelle authentique. Le programme vise à créer des liens entre les visiteurs et les habitants des Bahamas. Ainsi, il favorise une compréhension mutuelle et des échanges enrichissants. Cela passe par une invitation à des cérémonies religieuses, des évènements musicaux, des sorties ou des activités sportives… Les habitants, ravis de pouvoir partager leur mode de vie, restent très souvent en contact avec leurs invités après le départ.
Chine : rencontre avec des artistes contemporains alternatifs
La nouvelle scène artistique de Pékin ou Shanghai est l’une des plus riches au monde. En flânant dans les galeries d’art de Moganshan lu ou du 798 Dashanzi, on tombe souvent sur les artistes alternatifs qui exposent. Ceux-ci parlent de leur art avec passion, expliquent comment ils s’émancipent de leurs prédécesseurs. Et surtout, comment ils parviennent à faire entendre leur voix dans une société encore très sévère ! Une voix qui n’est que rarement relayée dans les médias internationaux. Assister à des festivals artistiques contemporains peut être une autre façon, tout aussi excellente, de rencontrer des artistes expérimentaux. Des événements tels que le West Bund Art & Design à Shanghai offrent une plateforme pour entrer en contact avec les artistes. Certains organisent même des ateliers ou des sessions de création participatives !
Brésil : visite solidaire d’une favela avec un Carioca
Lors d’un voyage chez l’habitant, la frontière paraît parfois fine entre immersion et voyeurisme… C’est pourquoi il convient de se renseigner bien en amont auprès d’une agence sur mesure avant de s’aventurer dans une favela brésilienne. Les favelas sont des quartiers défavorisés qu’il est essentiel d’aborder avec respect et considération envers leurs habitants. On opte pour un circuit guidé, à pied ou à vélo, par un résident de la favela. Celui-ci explique clairement les problématiques sociales et les dynamiques culturelles qui s’y jouent. Au cœur de ces quartiers populaires règne une forme de solidarité. Et, derrière les apparences, c’est toute une organisation qui permet à leurs habitants de vivre dignement. Loin des clichés médiatiques, c’est une chance de découvrir la vie réaliste d’un Carioca durant quelques heures.