Certes, Kandy n’est que la deuxième plus grande ville du Sri Lanka, mais elle occupe la première place dans le cœur des touristes. En effet, Kandy est la capitale touristique de ce merveilleux pays.
Danse sri lankaise
La danse est omniprésente au Sri Lanka. Sur cette île de l’océan Indien, les fêtes religieuses, les fêtes de village, les fiançailles, les mariages et toutes les festivités qui réunissent sont rythmés par des danses rituelles. Il semblerait que cette pratique ait existé bien avant que le Bouddhisme et les Européens n’y aient fait leur apparition. Les premiers habitants de l’ancien Ceylan, les Veddas et les Yakkas, avaient eu l’habitude de danser lorsqu’ils célébraient un événement ou lorsqu’ils invoquaient leurs dieux pour qu’ils puissent avoir une bonne récolte.
Dès lors que vous poserez votre pied sur l’île, il ne se passera pas un jour sans que vous assistiez à des représentations de danses à même la rue ou dans des centres culturels. Pour assurer la prospérité d’un nouveau supermarché et d’en chasser les mauvais esprits, il est d’usage que son propriétaire fasse organiser une série de danses rituelles à l’intérieur de la galerie marchande ou dans le parking. Au Sri Lanka, la danse est plus qu’une tradition. C’est un art de vivre que les Sri Lankais a réussi à perpétuer malgré l’influence du Bouddhisme et de la culture occidentale.
Il y a plusieurs sortes de danses au Sri Lanka. Pour ainsi dire, chaque région possède ses propres pas, ses gestuelles, ses costumes, mais aussi ses instruments de musique. Des percussionnistes accompagnent les gestualités des troupes de danseurs. Ils utilisent également des instruments à vent comme le hautbois qui est fabriqué avec de l’ivoire, de la corne, du bois et du cuivre et la conque qui n’est utilisée que pendant les cérémonies religieuses.
Les habitants de la côte sud pratiquent ce que l’on appelle les danses de Ruhunu qui est également le nom de l’ancienne province d’où elles sont issues. En Singhalais, cette danse est plus connue sous le nom de pahataraṭa näṭum que l’on peut traduire en français par danses du bas pays. Les troupes de danseurs qui pratiquent le pahataraṭa näṭum portent des masques. Aujourd’hui, on les sollicite pour animer des rituels de propitiation, d’apaisement et d’exorcisme.
Les personnes qui vivent entre le haut pays et la côte sud pratiquent ce que l’on entend par les danses de Sabaragamuva. Il s’agit d’un mélange entre les pas de danse kandyennes et des pas de danse pahataraṭa näṭum. Les danses de Sabaragamuva sont associées à un rituel d’expiation envers la déesse Pattini.
La troisième forme de danse classique présente au Sri Lanka est ce que l’on nomme le bhārata nāṭyam. Native de l’Inde du Sud, cette danse sri lankaise qui se démarque par sa grande qualité esthétique n’a été gardée comme tradition vivante que parmi la communauté tamoule du nord et de l’est du Sri Lanka.
Le spectacle de danse Kandy
Néanmoins, la danse la plus populaire du Sri Lanka est sans doute les Vannam, ou les danses de cour du haut pays. On raconte qu’à la demande de sa femme qui était d’origine indienne le monarque Narendra Sinha (1707-1739) demanda à des danseurs et des musiciens indiens de se rendre à la cour de Kandy pour y donner un spectacle. Pour cet événement, l’un des musiciens aurait composé en compagnie d’un moine bouddhiste un répertoire de 18 chansons nommées Vannam. Pouvant être traduits par le mot description, les Vannam décrivent les gestuelles des animaux sacrés tout en évoquant les vies du Bouddha, et le panthéon hindou.
Les danses Kandyennes rassemblent toutes les formes de danses qui sont pratiquées dans le centre montagneux du pays dont la ville principale n’est autre que Kandy. Dans le dialecte local, le spectacle de danse Kandy est désigné par l’appellation de udarata nāṭum, que l’on peut traduire littéralement par « danses du haut pays ».
Les danses kandyennes trouvent leur origine dans le plus ancien rituel de l’île, le kohomba kankārya. Il s’agit d’un rituel donné en l’honneur des dieux kohomba. Les anciens monarques de Ceylan organisaient régulièrement ces spectacles de danse pour demander aux dieux de protéger leurs familles et le royaume des épidémies et des désastres. Les danses qui furent associées à ce rituel prirent plusieurs formes à travers les siècles.
Pendant la période coloniale, les danses kandyennes connurent un déclin, avant de renaitre de leurs cendres après l’acquisition de l’indépendance. Plus récemment, les danses de Kandy ont considérablement évolué sous l’impulsion des autorités sri lankaises et des promoteurs de la culture locale.