[ENVOYÉ SPÉCIAL] L’Empire State

Nouvelle étape dans le tour du monde de Franck : les États-Unis. New York fut son terrain de jeu pendant une semaine, entre buildings, monuments historiques et culture populaire. Un voyage démesuré à tous les niveaux…

D’en haut

Tout démarre là où le temps s’est arrêté pour le monde entier il y a déjà plus de 16 ans : au One World Trade Center, une impressionnante tour de verre de 541 mètres de haut qui surplombe absolument tout le reste de cet immense puzzle nommé Manhattan. La vue y est indescriptible et l’horizon, trop lointain pour être correctement appréhendé par mon esprit. Je suis étourdi par ce que l’homme a érigé en moins de deux siècles sur une île qui constitue pourtant le plus petit borough (arrondissement) de la ville de New York. De là-haut le portrait de famille est complet : l’Empire State Building, le Rockefeller Center, le Chrysler Building… tout le monde est bien là. Central Park reste pour sa part caché derrière, nous y reviendrons plus tard. En plissant les yeux j’aperçois la Statue de la Liberté au loin et cela tombe bien, car c’est mon prochain arrêt.

Depuis l’île

La Liberté éclairant le monde, toujours fidèle au poste depuis plus de 130 ans sur son île éponyme. Sa flamme dorée de 24 carats semble flamboyer sous le soleil automnal. D’ici, je capture la plus belle vue de Manhattan : une carte postale de béton et de vitres que la statue de cuivre fuit du regard. Je visite l’île et décide enfin de m’acheter l’inévitable hot-dog, couvert de moutarde-ketchup. Sachez d’ailleurs que si vous êtes un carnivore, le début du reste de votre vie gastronomique commence à New York. Quantité et richesse calorique sont les deux dominantes sur ce terrain de jeu. Il est pourtant difficile de ne pas mettre un pied dans un restaurant et d’y succomber tant l’ambiance y est bonne, typiquement américaine. Du baseball sur les écrans de télévision, des ventilateurs tournants au ralenti au plafond et des spectateurs donnant de la voix pour supporter leurs joueurs, passionnés.

D’en dessous

Le suffixe -EST doit être celui qui caractérise le mieux les États-Unis : the best, the biggest, the largest, the finest et j’en passe… Tout semble être « le plus grand, le meilleur, le plus ». Et pour cause, la démesure est totale à tous les niveaux, de la taille des architectures, à la générosité dans les assiettes, mais aussi les quelques 300 kilomètres de rails souterrains et leurs 472 stations. Lorsque je visite Manhattan, le subway (métro) gronde sous mes pieds et souffle à travers les grilles, de ce même souffle qui souleva la robe d’une certaine Marylin en 1954. On le qualifie de l’un des plus anciens moyens de transport public au monde, du plus grand réseau de galeries et finalement du métro le plus utilisé de la planète. Et toutes ces fourmis, dont je fais partie, ces millions de vies, d’histoires et de rendez-vous à honorer y transitent, 7 jours sur 7, 24h sur 24… On remonte ?

De l’intérieur

Enfin au cœur de Manhattan, au centre névralgique de la culture populaire de cette géante qu’est l’Amérique du Nord. Trop hauts, je peine à cadrer convenablement les gratte-ciels. Times Square, Broadway : la croisée des mondes, la folie, le jour en pleine nuit, éclairée par les panneaux publicitaires. L’endroit où l’on parle le plus de langues simultanément, où le plus grand nombre de populations se rencontrent, où des millions de photos sont prises chaque jour. Et pendant que Manhattan gronde, son poumon Central Park respire, comme une oasis de calme qui s’offre à moi. Le joggeur et le maître des lieux, accompagnés de joueurs de baseball de 7 à 77 ans. L’herbe y est d’un beau vert, les oiseaux font leurs vocalises dans les arbres pendant que tortues et canards barbotent sur les eaux tranquilles. Enfin un petit crochet par Brooklyn m’offre de l’Art, exprimé sur les murs, le Street Art. Je fais une véritable chasse au(x) trésor(s) graphique : chaque fresque est intégralement respectée, exempte de tout graffiti. La liberté ne se matérialise donc pas uniquement sous les traits d’une impressionnante statue, mais également à travers couleurs et motifs verticaux, déposés ça et là pour le plus longtemps possible.

Épilogue

Mon périple s’achève de la plus douce des façons, en notes et accords : tard le soir, alors que quelques gouttes de pluie menacent le Queens, je m’engouffre dans un club de jazz, style musical que je connais que trop peu. Ses cuivres et ses musiciens concluent une semaine au rythme effréné, se moquant parfaitement de toute l’agitation battante au-dehors. Je ne suis plus à New York, USA, je ne suis presque plus sur Terre… Comme quoi finalement, même au cœur des buildings les plus grands, plus que jamais la musique creuse le ciel.

 

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