[ENVOYÉ SPÉCIAL] Le Canada sous toutes ses couleurs

Passer sept jours au Canada et plus précisément au Québec, c’est repartir avec une vie entière de gentillesse, de générosité. Franck l’Envoyé Spécial MARCO VASCO y est allé pour l’automne, il nous raconte…

 

La ville

 

Mon périple commence à Montréal. Je saute dans le métro et entends déjà parler de hockey sur glace : apparemment les Maple Leafs de Toronto viennent de l’emporter sur les Canadiens de Montréal. Il ne faudra sans doute pas l’évoquer par la suite si l’on veut éviter de faire de la peine aux nombreux afficionados passionnés de ce sport national. Plus tard, je m’invite dans le premier restaurant que je croise. Cette impression d’être attendu, de donner le sourire simplement par son arrivée dans n’importe quel établissement colle à la peau des québécois. Et la serveuse de systématiquement répliquer lorsque je la remercie : « Ça m’fait plaisir ! » Je fais la douce erreur de lui poser une question à propos de la canicule qui sévit actuellement sur la région de Montréal : j’avais oublié à quel point les québécois sont bavards, ouverts, heureux d’échanger avec n’importe qui. Une simple question se transforme en un échange de plusieurs minutes. Un tour de la ville en scooter électrique me permet de croiser les nombreux chantiers mis en œuvre pour les 375 ans de la ville : une grande roue, une promenade vers le Mont-Royal, une balade interactive avec projections de motifs sur les bâtiments, la revitalisation de nombreux quartiers… Au Québec, on ne rigole pas avec les anniversaires ! Une ville taillée sur le modèle des USA, mais avec les codes, le charme et le calme des petites bourgades. C’est certain, il est facile de s’y perdre comme de s’y plaire… Mais il est temps de filer dans la nature.

 

 

 

La nature

 

Il est impensable de ne pas passer dans une cabane à sucre : gros chalets entourés d’érables flamboyants, les cabanes à sucre – ou érablières – portent admirablement bien leur nom. C’est ici que l’on vide les arbres de leur eau sucrée, que l’on fera bouillir pendant plusieurs heures pour la transformer et récolter le précieux sirop. Une gourmandise sans pareil, servies notamment sous la forme de « tire à la neige », un échantillon de sirop d’érable chaud enroulé au bout d’un bâton de bois déposé quelques minutes sur de la neige fraiche. Combien de calories ? Cela n’a ici aucune importance. Sans transition, un survol en hydravion me fait découvrir la Mauricie et ses milliers de lacs en un clin d’œil. Un orage arrive au loin sur la région, qui accuse d’une canicule depuis maintenant plus de deux semaines, mais qui retrouve enfin ses couleurs automnales, à la hauteur de leur réputation. Aussi grisant puisse-t-il être, un voyage dans les airs n’a pas le charme d’une balade sur les eaux : c’est pourquoi j’embarque dans un petit canoë et me glisse au travers des barrages de castors qui veillent au grain, s’assurant que le simple visiteur que je suis n’interfère pas dans leurs minutieuses constructions de bois. Je ne sais pas si l’on peut parler de niveau de décibels « négatifs », mais c’est tout juste si je n’entends pas les acouphènes que produisent mes tympans tant le calme est total, enivrant. Les Laurentides et le Saguenay achèvent ces découvertes en m’offrant leurs plus belles nuances orangées, déjà capturées par mon appareil photo.

 

 

La mer

 

Ce segment du voyage sera placé sous le signe de l’eau : je me lève aux aurores pour prendre place dans un kayak pour la première fois. Il est 5h00 et la température est de 4°C, tous les éléments retiennent encore leur souffle. Je crains de ne pas parvenir à trouver mon équilibre et de finir immergé dans l’eau glacée. Et pourtant, tout se déroule à merveille : le Soleil se lève quelques minutes plus tard, nous offrant l’un des plus beaux spectacles auquel j’ai pu assister de ma vie. Je ne sais pas si l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, mais du côté du Fjord-du-Saguenay, les early birds auront la primeur d’un ciel qui s’embrase, littéralement. Plus tard, j’emprunte la route du Fjord puis celle des baleines. L’envie de m’arrêter pour prendre des clichés me prend à chaque minute. Il semblerait que quelqu’un ait saturé les couleurs, relevé la luminosité et boosté les contrastes sans prévenir qui que ce soit. Je termine ma route à Tadoussac, embouchure du Fjord où l’eau douce et l’eau salée se rencontrent dans une entrevue orchestrée par les baleines et les rorquals.

 

 

Épilogue

 

Le Canada en automne. Qu’ajouter de plus ? Si vous avez la chance de découvrir la coloration et les teintes dont se parent les paysages de La Belle Province pendant cette période, saisissez-la. Ceux qui connaissent déjà savent de quoi il est question : tout peut sembler assez fade immédiatement après… Mais pas de panique, si le cœur vous en dit, foncez, il y aura toujours un québécois qui vous accueillera à bras ouverts.

 

 

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