Québec : dans les méandres du Saint-Laurent

De ses petites îles peuplées de cerfs à son gigantesque estuaire où séjournent les baleines, le fleuve Saint-Laurent réserve bien des surprises !

A quelques kilomètres seulement de Montréal, célèbre ville aux mille clochers, c’est dans le Parc des Îles-de-Boucherville que débute la balade le long du Saint-Laurent. L’île Sainte-Marguerite et l’île de la Commune accueillent les citadins souhaitant prendre un bol d’air sur leurs sentiers. Cet archipel est un vrai petit paradis vert.

Les kayaks sont amarrés, prêts à l’embarquement, pour une première sortie sur le fleuve. Quatre circuits nautiques balisés permettent de découvrir les îles, à travers les différents chenaux bordés de peupliers, de saules et de cornouillers. Quelques castors y pointent parfois le bout de leurs museaux et les champs en friche servent de terrains de jeu aux cerfs de Virginie, renards roux et aux écureuils gris.

Le courant est léger, la mise à l’eau facile, pour une croisière agréable, de quelques coups de pagaies ou bien de trois heures, pour les matelots désireux d’arpenter la totalité de l’archipel, de la promenade Bellerive jusqu’au bout de l’île Dufault.

Crédit photo : Parc national des Îles-de-Boucherville ©TQ/G.Simoneau

Kamouraska, persil de mer et vodka à l’érable

Après avoir trempé ses pieds, il est temps de faire le grand saut, en remontant le fleuve vers le Nord jusqu’aux rives de Kamouraska. Une escale aux Jardins de la Mer s’impose, pour se familiariser avec la flore environnante. Claudie, la maîtresse de maison propose des produits gourmands à base de plantes marines comestibles. Persil de mer, jus d’églantier, épices à base d’algues en tout genre garnissent les assiettes tandis que la maison est décorée de curiosités locales, comme ces bijoux en ivoire de mer, fabriqués en os d’esturgeon.

Départ ensuite pour une nouvelle croisière autour du phare du Pot à l’Eau-De-Vie. La société Duvetnor propose une traversée en bateau pour découvrir ces petits trésors insulaires, refuge favori de l’Eider à duvet, du goéland argenté, du jaseur d’Amérique et du Grand Héron. Une balade nautique pour observer ces nuages d’oiseaux, et pourquoi pas une vodka à l’érable Kamouraska une fois de retour sur la terre ferme, voilà qui assure une bonne digestion. Santé !

Crédit photo : Île Verte ©TQ/S.Majeau

Une nuit sur place et la remontée se poursuit jusqu’au Parc national du Bic, 150 kilomètres plus au Nord. C’est là le royaume des phoques et des porcs-épics, se cachant dans les légers reliefs tourmentés faits de crêtes, caps et falaises contrastent en beauté avec les paysages du fleuve. En montant le Pic Champlain et ses 346 mètres d’altitudes qui dominent le massif rocheux des Murailles, les randonneurs découvrent une vue époustouflante sur le parc national du Bic et l’estuaire maritime du Saint-Laurent. Une petite heure de marche pour rallier le sommet, mais ceux qui veulent profiter de la vue sans trop d’efforts trouveront un service de navette gratuite pour rallier le belvédère de Raoul-Roy et son point de vue unique.

Crédit photo : Phare du Pot à l’Eau-de-Vie ©TQ/G.Leroyer

Zoom sur le parc national de la Gaspésie

Le parc national de la Gaspésie permet de prendre un peu d’altitude, avec des sentiers de tous niveaux. Les plus vaillants tenteront l’ascension du Mont-Albert, avec ses pentes ardues et ses panoramas imprenables, ou encore celle du Mont-Jacques Cartier, le deuxième plus haut sommet du Québec, abritant sur ses versants la seule colonie de caribous au sud du fleuve Saint-Laurent. Les randonneurs plus tranquilles pourront profiter de la toundra alpine sur le chemin du Lac-Aux-Américains. Considéré comme le plus beau de la région, le lac offre une vue sur les montagnes qui viennent y mouiller leurs orteils tandis que dans son ciel planent les aigles royaux.

Après deux nuits dans les chalets de la Gaspésie, changement de bord, grâce au traversier partant de Matane pour joindre Baie-Comeau.

Crédit photo : Duplessis (Côte Nord) ©TQ/L.Gagnon

 

Une nouvelle expérience nocturne insolite attend les voyageurs sur la rive Nord, dans le Parc Nature de Pointe-Aux-Outardes : le nichoir. Ce lotissement en bois allongé sur deux étages s’inspire directement des volatiles environnants. On peut choisir entre « le Balbuzard pêcheur », « le Grand Pic » ou encore « l’hirondelle des rivages », le temps d’une nuit qui vous fera sentir littéralement comme un oiseau dans son nid. L’équipement est aussi simple que charmant. Pas d’électricité, mais une cuisine complète, un poêle au propane pour se chauffer, des meubles recyclées, un petit balcon, des œufs surdimensionnés suspendus au plafond et une balançoire. Un abri unique en son genre et entièrement fait de bois, parfait pour une nuit placée sous le signe du repos et du dépaysement. La journée suivante, introduction à la culture innue, ce peuple autochtone centenaire, qui se déplaçait en suivant la migration des caribous, dont les plus grands troupeaux vivent dans la région. Dépaysement garanti !

 

A l’estuaire, la danse des baleines

L’estuaire du Saint-Laurent étant le garde-manger idéal de mammifères marins, les majestueuses baleines y séjournent régulièrement entre mai et octobre. D’abord, un arrêt dans l’un des 32 condos-hôtels Natakam pour passer la nuit dans un logement confortable offrant une vue spectaculaire sur le fleuve Saint-Laurent, avant de partir observer le plus gros mammifère du monde. La baleine bleue, forte de ses cent tonnes et de ses trente mètres de long, vient respirer le bon air de la baie, accompagnée de ses cousines, les baleines à bosse, qui nagent si près de la surface qu’on peut les voir dans la transparence de l’eau. Les zodiacs et conçus pour ce genre d’excursion permettent d’approcher au plus près des mammifères tout en respectant leur sécurité et celles des passagers. Les croisières aux baleines d’Essipit sont associées avec Alliance Éco-Baleine pour assurer l’observation respectueuse des mammifères marins dans le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent.

Crédit photo : Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins ©TQ/Gremm

 

La danse des baleines annonce le début de la redescente vers Montréal, avec un arrêt de deux nuits dans le Parc national des Grands-Jardins. C’est là que débute la Route du Fleuve, l’un des plus beaux circuits panoramiques d’Amérique du Nord. Des boutiques d’artisanat local, des galerie d’art et des bonnes tables attendent les visiteurs qui se rendront à Baie-Saint-Paul, coincée entre le vert des montagnes et le bleu du fleuve. Une escale à Saint-Irénée, village emblématique en Charlevoix permet une pause musicale ou culinaire avant d’observer les fameux Éboulements, village formé suite à un tremblement de terre. Enfin, le traversier permet de joindre gratuitement l’Isle-Aux-Coudres pour un tour de vélo dans ses paysages bucoliques et un bol de cidre local en profitant des spectacles en plein air et gratuits qui se tiennent au crépuscule.

Crédit photo : Centre d’interprétation des mammifères marins ©TQ/Gremm