Saké et Kagura : le duo gagnant pour s’attirer les faveurs des Dieux en 2015 !

Dans un pays sur lequel règnent huit millions de Dieux, sage est celui qui honore les kamis, ces divinités locales incarnées dans la plupart des éléments naturels. Afin de s’attirer leurs faveurs et leur protection de malins villageois du temps jadis dédiaient aux kamis un rituel théâtral qui parvint jusqu’à nous : le Kagura.

 

Cette danse sacrée, accompagnée de musiques cérémoniales, trouve son origine dans la légende de la déesse du soleil Amaterasu, qui s’était réfugiée dans une grotte, privant ainsi le monde de sa lumière et sa chaleur. Afin de l’y déloger, la déesse de la gaieté Ame no Uzume entreprit une danse qui provoqua l’hilarité des autres Dieux. Curieuse, Amaterasu sortit de sa retraite et rendit à la Terre sa source de vie. Merci la déesse Ame no Uzume, sans laquelle nous ne serions surement pas là !

 

Le Kagura est un ballet aussi flamboyant que sauvage par ses pas, ses masques imposants et ses costumes bigarrés ! Virevoltant, tournoyant, sautant, les danseurs nous entraînent dans un tourbillon d’émotions au son d’instruments aux mélodies inconnues ! Avec tant d’énergie déployée pendant la représentation, une seule question nous vient en tête : les esprits se sentent-ils réellement apaisés après tant de pérégrinations artistiques ? Quelle que soit la réponse, ils seront assurément divertis tandis que les yeux des spectateurs humains se seront régalés à chaque instant de ce spectacle sans égal, qui trouve son essence dans les croyances japonaises les plus originelles !

 

Le Kagura

Le Kagura, un rituel théâtral dédié aux Kamis, divinités japonaises

 

Après le show, ne perdons pas de vue l’essentiel : rassasier des gosiers aussi affamés qu’assoiffés par tant d’efforts physiques. Et quoi de mieux pour étancher sa soif que de tremper ses lèvres dans la plus nippone des boissons : le saké ? Cette bière de riz est si ancrée dans la tradition qu’elle est communément appelée nihonshu, ce qui signifie « alcool japonais » ! Petite recette pour fabriquer la potion magique : on dit qu’un bon saké naît du mélange harmonieux d’une eau de source aussi pure que claire et d’un riz goûteux aux mille saveurs, façon Uncle Ben’s ! Grâce à ces deux ingrédients, votre saké sera toujours un succès, breuvage enivrant qui réchauffe les corps et les cœurs !

 

Dernier point : ne pas oublier d’y ajouter une sorte de moisissure (délicieuse !), appelée Koji-kin ainsi que diverses levures aidant au processus de fermentation. Comme pour le vin, il existe des sakés de qualités très variées. Tout repose sur le savoir-faire du maître brasseur, l’excellence de l’eau mais également le degré de polissage du riz; les meilleurs sakés étant ceux dont les grains ont été épurés de tous les éléments résiduels.

 

Grâce à son emploi de rêve chez Marco Vasco, Camille, une de nos spécialiste du Japon a eu la chance (pendant ses heures de travail : oui, qui n’en rêverait pas ?) d’effectuer une dégustation de saké à Saijo lors de son dernier voyage au Japon ! Place à notre envoyée spéciale, devenue experte-ès-saké, qui s’est sacrifiée et a risqué une dangereuse gueule de bois pour nous rapporter son édifiant témoignage !

 

Camille, avant de rentrer dans le vif du sujet, peux-tu nous retracer ton parcours ?

 

Grande voyageuse, éprise du Japon, j’ai eu la chance de poser mes valises deux ans à Tokyo. J’ai notamment travaillé dans un bar du quartier d’Ueno avant de revenir en France. Cela fait à présent deux ans que je partage ma passion pour ce superbe pays avec nos clients Marco Vasco.

 

A quand remonte ton dernier voyage au Japon ?

 

Je suis allée explorer les régions d’Okayama et Hiroshima en Novembre 2014. Ce sont vraiment des « must » pour ceux qui souhaitent s’initier à un premier voyage !

 

Pourquoi les régions d’Hiroshima et Okayama sont-elles, pour toi, des incontournables ?

 

J’adore les régions d’Hiroshima et d’Okayama, riches en histoire, variées en termes de paysages et qui offrent mille possibilités d’activités ! J’aime le côté rural, tout en étant très accessible en shinkansen. Les habitants sont ravis de faire partager leur terroir et leur culture. Bref, l’occasion de découvrir un autre Japon que celui de Tokyo et Kyoto.

 

Un coup de cœur particulier dans ces régions ?

 

Oui, et même plusieurs ! La ville d’Hiroshima, tout d’abord, est prenante. L’émotion est palpable à chaque instant lors de la visite du musée de la bombe atomique et des lieux de mémoire. Ce moment m’a chamboulée. Mais loin de s’apitoyer sur son sort, Hiroshima est une ville digne, qui a relevé ses manches et s’en sort la tête haute. La ville respire la paix et le message qu’elle véhicule est sain !
Sur la route d’Hiroshima, Kurashiki est une étape charmante qui mérite une nuit mais mon coup de cœur absolu est l’île de Miyajima, qui combine histoire et cachet. On ne se lasse pas d’admirer le torii flottant et le sanctuaire Itsukushima. De plus, avec les adorables daims en liberté, la nature s’invite dans le village. C’est vraiment très beau et reposant.

 

Miyajima - torii flottant

Miyajima, où on ne se lasse pas d’admirer le torii flottant et le sanctuaire Itsukushima – © Sean Pavone

 

Peux-tu nous recommander une activité à ne pas manquer dans la région ?

 

Relier Hiroshima à Miyajima en bateau au lieu d’emprunter le train. C’est toute la beauté de la mer du Seto que vous aurez sous les yeux. Un beau moment de grâce !

Je conseille également un spectacle de Kagura qui est donné tous les mercredis en plein centre-ville d’Hiroshima. Danses, musiques et « effets spéciaux » sont au rendez-vous ! L’environnement est très convivial car ce n’est pas touristique et les spectateurs ont une véritable interaction avec les acteurs. A la fin du show, nous pouvons aller à leur rencontre et essayer les costumes le temps d’une photo.

 

Mets-nous en appétit : parles-nous de tes découvertes culinaires…

 

J’ai complètement craqué pour les huîtres frites de Miyajima ! Elles fondent sous la langue, un vrai délice. Rien que d’en parler, j’en ai l’eau à la bouche. Évidemment, je me suis également régalée d’Okonomiyakis, un plat étrange, croisement réussi entre la crêpe et la pizza garnie aux nouilles, le tout baignant dans une sauce barbecue ! L’image n’est pas flatteuse mais il suffit de fermer les yeux pour connaître un orgasme culinaire digne de ce nom !

 

Et la question que tout le monde attend : racontes-nous ta dégustation de saké à Saijo !

 

J’ai eu l’occasion de découvrir neuf brasseries différentes, avec, à chaque escale, une petite coupelle permettant d’apprécier les différents types de sakés. C’est passionnant car les visiteurs peuvent comprendre comment est fabriqué ce breuvage. J’ai appris que le saké se consomme chaud, froid ou tempéré et qu’il y avait des sakés « secs », des sakés « doux » et même des « pétillants » ! Avant même le thé, le saké était la boisson quotidienne japonaise. Elle fait vraiment partie du patrimoine gastronomique nippon.

 

Une adresse à recommander ?

 

Le Saké Bar à Hiroshima. Le chef accorde ses mets au saké choisi par les clients. Ceux-ci sont conseillés par le sommelier, ce qui est parfait lorsque l’on ne s’y connaît pas. En plus de l’accueil aux petits soins, la nourriture est excellente, ce qui ne gâche rien. Kanpai et Itadakimasu !

 

Merci beaucoup Camille pour ce reportage. Chers lecteurs, retrouvez Camille en conseillère guest star lors de la préparation de votre prochain voyage au Japon.

 

Et pour terminer sur une touche de joyeuse ivresse, nous offrons une bouteille de saké* à un des internautes qui likera cet article ! A vos « likes », prêt, partez !!!

 

* Tirage au sort le 28 Février 2015