[ENVOYÉ SPÉCIAL] Terres gelées, horizons lointains et espaces infinis

Le retour de notre Envoyé Spécial Franck depuis les USA lui donne l’occasion de faire une belle escale en Islande pour en explorer sa capitale et les 230 km du Cercle d’or. En route !

BLUE LAGOON

Je quitte la folie de New York pour la quiétude légendaire de l’Islande. J’aperçois déjà les sommets enneigés à travers les hublots d’Icelandair, qui me permet d’effectuer ce stop over en terre de glace, mais rassurez-vous : il s’agit là de neiges éternelles et je n’en croiserai certainement pas sur ma route. À peine descendu de l’avion, je plonge sans transition dans les eaux laiteuses du Blue Lagoon : un lac artificiel aux nuances de bleu turquoise d’un genre nouveau, que je ne parviens pas à identifier dans mon pantone mental. Alors que la température extérieure affiche 8°C, je multiplie celle de l’eau thermale volcanique par quatre. On me propose d’appliquer un masque aux algues et à la silice, minéral qui donne au lagon bleu ses bienfaits. Malgré le calme surréaliste du lieu j’entends enfin quelques mots d’islandais : je crois discerner parfois de l’anglais dans les affirmations, des teintes d’allemand sur les reprises et même quelques sonorités… italiennes ? Mettons ça sur le compte du relâchement provoqué par ce bain de jouvence unique en son genre. Reprenons nos esprits, Reykjavik m’attend à 50 km d’ici.

REYKJAVIK

Nichée sur les bords de l’océan Atlantique, je découvre la Baie des Fumées : Reykjavik (changez le J pour un Y et vous le prononcerez correctement). La ville septentrionale doit son surnom aux premiers colons qui observèrent les larges volutes de vapeur provoquées par les sources thermales souterraines. La capitale islandaise et ses 122 000 habitants ne semblent pas noter ma présence, et c’est dans une grande sérénité que je me perds dans ses rues aux maisons colorées et aux architectures tantôt traditionnelles et pittoresques pour ses habitations, tantôt futuristes et design pour l’une de ses églises et sa salle de concert.

LE CERCLE D’OR

Il est temps de prendre de la vitesse sur la poignée de routes traversant le pays, et de réaliser cette boucle que l’on nomme Cercle d’or. La tentation de m’arrêter sur le bord de la chaussée survient chaque minute, je dois me contrôler un maximum. Mon premier stop officiel me montre ce que l’Islande a de plus singulier : ses geysers. L’un d’entre eux qui se veut être le plus impressionnant se fait désirer, j’attends patiemment caméra au poing d’en capter son éruption aqueuse. Même l’odeur de soufre rappelant vaguement l’œuf pourri est supportable tant l’endroit émerveille. Je poursuis vers Gullfoss, la chute d’or, un couple de cascades se succédant dans une configuration des plus atypiques. L’horizon s’étire, à perte de vue, et je peine à l’immortaliser fidèlement sur ma carte mémoire, ses proportions refusant de coïncider avec mon angle de vue. En compensation, je parviens à en faire ressortir les couleurs via cette mousse verte translucide, et ces étendues bronzées illuminées par un soleil bien plus lumineux que celui que je connais depuis toujours. J’achève ma boucle en traversant une multitude de paysages toujours plus éclatants, pigmentés, vifs… Je m’arrête finalement au bord d’un cratère volcanique et fait le tour de cet impressionnant héritage naturel. Plus aucun doute, je suis au paradis.

ÉPILOGUE

Couleurs insensées, espaces illimités, eaux revigorantes, paysages intacts… Il semble y avoir beaucoup de bonté dans l’air et sous les terres de ce pays, et je comprends à présent parfaitement pourquoi celui-ci attire autant de cinéastes tant sa photogénie nous saute immédiatement au visage. Quid des aurores boréales ? Ce sera sans doute pour une prochaine fois. Avec cette virée expresse en Islande, une idée commune à tous les voyageurs m’obsède désormais : « Je reviendrai. »

Retrouvez l’album photo du voyage de Franck sur notre page Facebook officielle.