Rio, ville de la samba et des favelas ? Oui et bien plus encore !

Une ville, un esprit… On dit des habitants de Philadelphie qu’ils sont les plus tolérants des États-Unis, des Shanghaiens qu’ils ne s’intéressent qu’à l’argent ou que les Liméniennes – les habitantes de Lima – sont les femmes les plus fortes au monde… Chaque semaine, nous décrypterons ces clichés, en essayant de comprendre leur origine et leur part de vérité ou non. Départ aujourd’hui pour Rio de Janeiro

 

Quand on pense à l’esprit de Rio, on pense aux plages, à la danse, à la fête et, il faut bien l’avouer aussi, à la violence et à la pauvreté des favelas. Mais les Cariocas ressemblent-ils vraiment à tous ces clichés ? Il y a en tout cas une petite part de vérité. Le quartier nocturne de Lapa par exemple est connu pour son sens de la fiesta brésilienne : dans les bars et dans les rues, des concerts improvisés rassemblent musiciens et noctambules, jusqu’aux petites heures matinales… Tous les styles musicaux sont représentés et la fête est quotidienne !

Mais ne vous attendez pas à retrouver forcément cette ambiance à tous les coins de rue… De même qu’en période de carnaval, si la fête bât son plein pendant plusieurs jours de façon plus ou moins improvisée dans différents quartiers, c’est au Sambodromo que le véritable carnaval brésilien comme on le fantasme se déroule. Pas de char, pas d’école de samba ni de déguisement en dehors de cette enceinte. Difficile cependant de ne pas admettre le côté très festif des Brésiliens, quel que soit leur origine ou leur statut social… Depuis leur plus jeune âge, baignés par la musique, ils dansent et s’amusent ensemble, aux rythmes de la samba ou de la bossa nova. Plus qu’un cliché c’est une véritable tradition.

Le gout des Cariocas pour la plage, un autre lieu commun qui a la dent dure, et pour cause ! Au moindre rayon de soleil, ils sont des centaines à se diriger vers les plus belles plages : Copacabana, Ipanema et Leblon. La plupart vont pour s’étendre au soleil et bronzer un peu mais beaucoup de Brésiliens, qui vouent un véritable culte à leur corps s’y rendent aussi pour faire du sport, de la musculation ou du jogging. Très peu de baignade car la mer est réputée polluée et dangereuse. Si on ne vient pas vraiment pour se montrer, certains espèrent quand même rencontrer l’âme sœur. Très fiers de leurs corps, les Cariocas aiment se dénuder, mais pas trop ! Le topless est un tabou tenace qui rappelle l’esclavage… Attention donc !

S’il y a bien un stéréotype par contre que les Brésiliens tentent d’effacer à tous prix c’est celui de la violence dans les favelas. Plus de 20% des habitants de Rio vivent cependant dans ces bidonvilles, sur fond de misère sociale. Mais depuis que la ville s’est vue attribuer l’organisation de la Coupe du monde de football en 2014 et des Jeux Olympiques de 2016, la municipalité cherche à rendre ses quartiers viables, par l’installation de constructions en dur, équipées d’eau courante et d’électricité. Cela ne règle évidemment pas les problèmes de drogues et d’insécurité mais les voyageurs qui s’y aventurent avec prudence peuvent faire l’expérience d’un Rio authentique, du sourire des Cariocas, de leur sens du partage et de la solidarité, loin de tous préjugés. Une visite qui ébranle à coup sûr, bien des certitudes…