Au Pérou, pèlerinage sur un glacier
En Amérique latine, les traditions ancestrales rencontrent les nouvelles religions imposées par les colonisateurs depuis le 16ème siècle. On y trouve les pèlerinages les plus surprenants de la planète, où dévotion rime avec fanfares… Suite et fin de notre série
Le pèlerinage Qoyllur Riti, au Pérou, illustre au mieux cette tendance. Au début du mois de juin, au départ de Cusco, il rassemble plusieurs milliers de pèlerins, des indigènes, venus parfois d’Argentine ou de Colombie ainsi que des touristes et il offre un étonnant spectacle qui mélange rites incas et catholiques.
A la fois fête et pèlerinage, c’est un des rassemblements les plus importants pour les indigènes d’Amérique du Sud. Pendant 10 jours, ce sont en effet près de 50.000 participants qui prient, dansent, chantent, se déguisent et répètent les rites ancestraux, le tout, en fanfare.
A travers les chemins sinueux de la montagne, masqués et déguisés, ils commencent ensemble leur ascension de la montagne, au son des tambours. Première étape à 5000 mètres, le sanctuaire de Shinakara, qui rend hommage au Seigneur Qoyllur Riti, symbole de la « Terre nourricière » et autres divinités qui représentent les éléments naturels. Quand ils arrivent au sanctuaire, alors que la température ne dépasse pas 0°C, ils s’agenouillent devant l’église et le Christ sur sa croix, en priant les dieux incas. Vêtus de leurs costumes traditionnels, ils brûlent des milliers de cierges, en se prosternant devant la montagne sacrée. La mise en scène et les déguisements, permettent de perpétuer les rituels : les guerriers combattent l’esprit du mal, les bêtes féroces et même… les conquistadors !
Le pèlerinage s’achève par l’ascension du glacier Colquepunku, en pleine nuit. En procession toujours et à la lueur des bougies, les fidèles portent la croix de Qoyllur Riti jusqu’au lieu sacré où l’on célèbre la messe. Le glacier est source de vie : chacun s’empare d’un peu de neige et espère pouvoir arroser ses terres de cette source de vie, de cette neige miraculeuse. Certains marchent pieds nus, certains s’en frottent le visage…
Au petit matin, c’est autour d’une grande ronde, une cacophonie joyeuse et festive, que la cérémonie se clôture, dans une débâcle de couleurs et de chansons.
Et vous ? Avez-vous déjà participé à un pèlerinage à l’étranger ? Pourquoi ? Quel en a été l’élément le plus surprenant ?
Je suis tout à fais d’accord avec videl.natnav